Patrimoine Religieux d'Arménie
Découverte de l'un des berceaux du christianisme
Implantée dans le pays depuis plus de 17 siècles, le christianisme est la religion principale et majeure de l'Arménie, réunissant 95% de la population du pays.
En l'an 301, suite à la conversion du roi Tiridate IV d'Arménie , le pays devient le premier à reconnaitre le christianisme comme religion officielle de l'Etat.
Nombre de monastères, vank en arménien, sont érigés entre le IVème et le XVIIème siècles, formant un patrimoine d'un richesse inestimable. Beaucoup sont à l'état de ruine mais les constructions majeures sont en revanche protégées, classées au patrimoine mondial de l'UNESCO.
Voici un aperçu des beautés, cachées et oubliées pour beaucoup, du patrimoine religieux de l'Arménie.
Monastère De Geghard
Գեղարդ
Le monastère de Geghard fut érigé au XIIIème siècle mais repose sur des fondations bien plus vieilles, estimées au VIIème siècle. Les premiers chrétiens auraient fondé sur cet emplacement le monastère Aïrivank, littéralement le monastère rupestre, et vivaient dans des grottes creusées à flanc de montagne. Au travers des âges, la monastère connu bien des noms, "monastère des sept églises" ou "monastère des 40 autels", pour trouver son nom définitif "Geghardavank", le monastère de La Lance.
Il devint rapidement un haut lieu du christianisme et hébergea une école de manuscrits ainsi qu'une académie de musique.
Les moines auraient prétendu y détenir en relique un morceau de l'Arch De Noé.
L'un des éléments les plus symboliques de ce lieu est le bas relief représentant les armes de la famille Prochian, deux lions soulignés de l'aigle tenant un agneau dans ses serres.
Chapelle du cimetière de Garni
Սուրբ Աստվածածին եկեղեցին
Le cimetière de la ville de Garni est aussi étonnant que particulier. Mêlant vieilles tombes centenaires, et mausolées du siècle dernier, de la simple stèle aux statues représentant le défunt. Le mélange est étonnant.
Il possède également sa propre chapelle, érigée au IVème siècle. Aujourd'hui en ruine, elle est toujours utilisés par les habitants de la région. De nombreux hommages y sont régulièrement déposés.
Mashtots Hayrapet
Մաշտոց Հայրապետ եկեղեցի
L'église Mashtots Hayrapet est construite dans le village de Garni aux environs du XIIème siècle sur les restes d'un site païen. Plusieurs symboles faisant hommages à ce précédent culte sont d'ailleurs aujourd'hui encore visibles, notamment le signe d'oiseau sculpté dans une pierre de tuf rouge à l'entrée du site.
Elle est encore aujourd'hui utilisée par les habitants du village qui s'y recueillent régulièrement.
Noravank
Նորավանք
La "nouveau monastère", Noravank en Arménien, fût fondé à partir du XIIème siècle sur les fondations d'une ancienne église datant elle du IXème siècle. Son emplacement, à flanc de montagne, au fond d'une gorge de la région de Vayotz Dzor, renforce la sensation d'isolement. Surmontée de montagne abruptes taillées dans le tuf rouge, le monastère bénéficie d'une grande notoriété à cette époque, au point d'en devenir la résidence des évêques de Siounie.
De nos jours c'est toujours un édifice réputé, qui attire beaucoup de touristes chaque année. Même si le lieu est bien entretenu, il vous sera sûrement difficile d'y trouver la quiétude durant la haute saison.
Matosavank
Մաթոսավանք
Construit modestement à partir de pierres grossièrement taillées, le monastère Matosavank est l'un des plus petits et des plus modestes d'Arménie. Toutefois celui-ci offre un magnifique témoignage avec ses sublimes sculptures qui ornent les façades intérieures, teintées du vert et de l'orange propres aux mousses et lichens.
D'après la date sculptée dans la façade, la construction du bâtiment prend fin en 1205.
Mais l'édifice du XIIIème siècle n'a pu résister à la lente digestion du vent, de la pluie et du temps. Le dôme protecteur est effondré, le monastère est à moitié ensevelie sous la terre et le sol à l'intérieur n'est qu'une épaisse boue. Et malgré son classement sur la liste nationale des monuments protégés, il ne lui faudra plus beaucoup de temps pour disparaître.
Haghpatavank
Հաղպատավանք
Le monastère fut construit entre le Xème et le XIIème siècles.
La fondation fut tracée sous le règne d'Abas Bagratouni, à l'emplacement d'un petit village du IVème siècle du nom de Haghpat. L'église principale Sourp Nshan a été construite sur l'ordre de la reine Khosrovanouch, pour assurer la longévité et la prospérité de ses fils. Elle fut achevée plus tard par ces mêmes fils, les rois Smbat II et Gourgen Ier.
Le monastère fut mis à sac et reconstruit plusieurs fois durant les invasions Mongols, avant d'être de nouveau saccagé par les légions de Timur.
Par la suite, grâce à une paix durable qui s'institua alors, le monastère constitua un grand centre intellectuel de l'Arménie, en particulier entre 1759 et 1795. Il a finalement été restauré une énième fois durant l'époque soviétique pour donner la forme qu'on lui connait aujourd'hui.
Depuis 1996 le site est classé sur la liste du patrimoine mondial de l'UNESCO.
Monastère De Kobayr
Քոբայր
Construit à flanc de falaise à partir du XIIème siècle, le monastère de Kobayr est aujourd'hui dans un très mauvais état, malgré un travail conséquent de restauration depuis les années 70.
Sa construction débute en 1171 sous l'égide de la branche régnant sur le Lorri, les Kiourikides. Le monastère passe ensuite aux mains des Zakarian et est converti en un établissement chalcédonien. Il s'étend principalement à cette époque. Abandonné, il revient dans le giron de l'Église apostolique arménienne aux XVIIème et XVIIIème siècles avant d'être à nouveau délaissé.
Kobayr fait depuis 2006 l'objet de plusieurs campagnes de restauration financées par l'État arménien, avec l'aide de l'Italie.
Monastère Bardzrakash
Բարձրաքաշ
La monastère Bardzrakash, dont la date de construction estimée se situe entre le Xème et le XIIIème siècle, se compose de 2 églises, d'une chapelle et d'un cimetière.
Malgré plusieurs restaurations et nettoyages au milieu du XXème siècle, il ne persiste aujourd'hui plus que les murs et quelques khachkars.
Le site est néanmoins magnifique et très intéressant pour les photographes, notamment par l'étonnant contraste des mousses vertes et des pierres de basalte rosé.
Monastère De Sanahin
Սանահին
L'église principale qui compose le monastère, dédiée au saint Sauveur, a été construite sur l'initiative de la reine Khosrovanouch, entre les années 967 et 970.
L'église comprend quatre chapelles latérales. Le narthex adjacent à l'église a été édifié deux siècles plus tard, en 1181.
Le monastère a rejoint celui de Haghpat en 2000 sur la liste du patrimoine mondial de l'UNESCO, tous deux sous le numéro 777.
Monastère Arates
Արատեսի վանք
Le monastère Arates, de la combinaison de "ari" (venir en arménien) et "tes" (voir en arménien) se compose des églises Saint-Sion et Saint-Astavatsatsin. La construction du monastère date environ du VIIème siècle, mais sa structure actuelle fait suite à une reconstruction en 1205. Les khachkars et les pierres tombales datent du Xème au XVIIème siècles de notre ère.
Aujourd'hui en ruine, il reste ne nombreux détails visibles sur les parois encore debout et les blocs de pierre étalés autour du bâtiment.
Hovhannavank
Հովհանավանք
L'histoire de Hovhanavank remonte, selon l'historien du XVIIème siècle Zakaria Kanakertsi, à la christianisation de l'Arménie au courant du IVème siècle. Saint Grégoire l'Illuminateur aurait fait construire l'église Sourp Karapet afin d'abriter des reliques de saint Jean-Baptiste.
L'église connaît une première restauration en 553. L'essentiel du monastère date cependant de la période zakaride : au XIIIème siècle, les princes Vatchoutian érigent le Katoghike et le gavit, et dotent le monastère de fortifications.
En 1679, le monastère est endommagé par un premier séisme, puis un second en 1918.
Le monument est restauré durant huit ans à partir de 1982, malgré les dommages causés par le tremblement de terre de 1988, jusqu'à la chute de l'Union soviétique, par une organisation arménienne qui récoltait des dons de la diaspora.
Après l'inventoriage de chaque pierre, le monastère a finalement pu retrouver sa forme originale, son clocher et son entrée. En 1991, les travaux sont arrêtés et le monastère laissé en l'état. La restauration a repris en 1999.